Si notre époque voit en elle s’opérer des mutations importantes et que les observateurs les moins jeunes d’entre nous ont parfois du mal à s’y retrouver et à tomber dans une forme de nostalgie d’un passé plus rayonnant, les technologies actuelles ont cette magie de nous replonger parfois dans cette époque où tout semblait plus simple, où les petits riens de la vie suffisaient aux gens à leur donner le sourire.
C’est en regardant YouTube que Yassine Redissi découvre par hasard la vidéo d’un personnage atypique, haut en couleurs, juif tunisien, champion sportif, photographe et chansonnier clamant son amour d’une Tunisie cosmopolite et de son vivre ensemble de l’époque. Démarre ainsi une histoire qui aura duré 7 ans et qui mènera Yassine à réaliser le film « Je reviendrai là-bas » qui explore au travers de témoignages de ses amis, de son parcours, de ses chansons et photos, la vie d’Henri Tibi dont le destin était intimement liée avec cette Tunisie qu’il aimait tant mais qu’il a dû quitter pour s’exiler et finir ses jours comme chanteur de rue à Besançon.
Ce film documentaire profondément émouvant, juste dans son approche des relations humaines et humanistes, inter culturelles, sur notre rapport avec notre environnement, notre jeunesse, nos amours perdus qui plus est représentés par l’artiste atypique, solitaire qu’était Henri Tibi pose la question de la mémoire, la transmission et l’héritage d’une Histoire oubliée d’un Paradis perdu. Un documentaire à voir pour redonner peut-être espoir en ce pouvoir de l’Homme à créer du bonheur à partir de mots, de gestes d’amour et d’amitié simples et sincères.